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Je viens de terminer la lecture du livre de Juliette Tournand : "La stratégie de la bienveillance ou l'intelligence de la coopération". Je souhaiterais ici vous synthétiser ses 300 fructueuses (et parfois un peu arides) pages en quelques points :
Chacun d'entre nous aspirons à 1) identifier et atteindre nos rêves et, 2) nos objectfs intermédiaires, 3) connaître et reconnaître nos qualités, 4) identifier et répondre à nos besoins.
Le but de la coopération bienveillante est de faire en sorte que chacun d'entre nous tirions de l'expérience de l'autre un moyen d'avancer sur l'une de ces dimensions.
L'auteur démontre (sur la base du chercheur américain Rapoport) que la meilleure stratégie relationnelle dans la durée n'est pas la malveillance (la guerre, la confrontation systématique, la loi du plus fort., la prédaction ou la captation..) mais la bienveillance, c'est-à-dire trouver le moyen de faire gagner chacun (voire le groupe) dans une logique Gagnant/Gagnant (qu'elle appelle donnant/donnant).
Cela suppose : 1) D'oser miser sur la bienveillance, 2) D'identifier en l'autre cette volonté, 3) De tenter la bienveillance à chaque rencontre, 4) De se garder d'une relation Soumission/Domination/Confusion (utiliser le "ON", indéfini par définition).
Il s'agit in fine d'affirmer son "JE" (et non pas le petit "moi") et de reconnaître le "TU" (et non pas le petit "toi") de l'autre afin de grandir ensemble.
En cas de conflit, de "non coopération" de la part de l'autre, de situation de doute et de confusion, je reviens sur le "JE" pour savoir véritablement ce que JE veux, quel est mon objectif, mon rêve, quels sont mes qualités pour y parvenir, les besoins auxquels répondre... Finalement, quelles autres possibilités d'atteindre cet objectif ? Elle appelle cela la "Clarté".
Enfin La Liberté d'innover suppose de ne pas limiter ses moyens d'avancer et de repousser le champ des possibles, d'imaginer des solutions auxquelles les autres n'auraient pas pensé (elle prend l'exemple du conflit avec son employeur qui l'a incitée à monter sa propre affaire). A nous d'inventer notre propre avenir, réaffirmer son pouvoir créateur.
Les 4 forces qu'elle identifie sont finalement : 1) LA BIENVEILLANCE (autant que possible sur la base du gagnant/gagnant), 2) LA RECIPROCITE (je propose toujours en premier lieu la coopération et j'attends. Si l'autre ne souhaite pas coopérer, je n'entre pas dans le conflit et je reviens sur mes rêves/objectifs fondamentaux et m'appuie sur mes qualités pour y parvenir), 3) la CLARTE (toujours clarifier/ordonner la situation présente lorsqu'elle est confuse ou conflictuelle et revenir au "JE"), et 4) LA LIBERTE D'INNOVER (ne pas hésiter à imaginer l'impossible, à croire dans ses rêves et dans ses qualités).
Ce livre nous rappelle la toute puissance du libre arbitre et la vanité du conflit qui n'enrichit personne. Il nous rappelle enfin que la bienveillance peut être un moyen (avant d'être une finalité) qui, même intéressé, peut nous aider à construire un monde meilleur à partir de nous-mêmes.
Bonne lecture. 111